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14 février 2022, 9h. Je m’apprête à quitter ma chambre d’hôtel. J’ai peur. Et si j’ai fait le mauvais choix ? Mais je suis surtout surexcitée, comme c’est le cas pour chaque nouvelle aventure, chaque nouveau chapitre.

La première session d’onboarding n’est qu’à 10h, et je n’ai que 15 minutes de marche, mais :
1. Je veux prendre le temps d’y aller – généralement le stress et l’excitation me donnent des coups de chaleur 🤭
2. Je veux arriver dans les premiers, pour observer, pour commencer à rencontrer quelques personnes et pour faire redescendre mes émotions.

9h20, ça y est, j’y suis (jusqu’au cou 😄).

14 février 2023, c’est mon premier Qontoanniversaire 🎂. Pour fêter cet anniversaire, très particulier pour moi qui stressais à l’idée de redevenir salariée et de me sentir enfermée, je me suis dit qu’un bilan s’imposait un an et 3 mois après mon arrivée.

Une semaine après avoir rejoint Qonto en tant qu’UX writer, je publiais l’article Freelancing, mon amour, je te quitte. J’y notais les 3 raisons principales qui ont fait que j’ai arrêté d’être freelance : participer à la conception d’un produit digital de A à Z au sein d’une équipe design et produit installée et structurée, devenir experte en UX writing, et répondre à un coup de coeur professionnel.

Alors est-ce que mes 3 raisons se sont avérées être vraies ? Comment ai-je évolué pendant cette année ?

Je vous embarque dans ma tête pour faire le bilan.

1. Mes compétences d’UX writer ont évolué en flèche 🏹

Entre février 2022 et aujourd’hui, il n’y a pas photo : c’est le jour et la nuit ! J’ai tellement appris dans ma pratique de l’UX writing. Je crois que je n’oserais même pas re-regarder l’exercice test que j’avais fait lors de mon processus de recrutement 🤭.

J’évoquais l’année dernière que j’avais besoin d’être challengée pour apprendre et progresser en UX writing. Alors, challengée… je le suis ! Chaque jour, et pas qu’un peu.

D’abord, le secteur de la finance est en lui-même très challengeant. Pour chaque nouveau projet, je dois me renseigner sur les contraintes légales, les règles juridiques, les bons mots à employer. Pour chaque nouveau projet, je dois comprendre le jargon financier et entrepreneurial, m’assurer qu’il soit compris ou l’expliquer auprès des utilisateurs et utilisatrices, et ce, sur 4 marchés différents.

Autre challenge : la concision. Chez Qonto, le produit est une application riche en contenus, où l’information est primordiale pour faciliter la compréhension et la réalisation de tâches par l’utilisateur·trice. Mais bien sûr, l’espace est restreint. J’aime à dire que la créativité de l’UX writer se trouve dans ce challenge de concision. Dire ce qu’il faut, avec peu de mots.

Ensuite, mes pairs product designers et product managers me challengent au quotidien sur ce que je produis, sur les décisions que je prends. L’expertise qui m’a énormément apporté, à laquelle je n’avais pas pensé, c’est celle des ingénieurs front-end et back-end. Même si ma concentration doit se surpasser quand on échange sur des choses techniques et que cela me provoque des noeuds au cerveau, qu’est-ce que j’apprends à leurs côtés ! C’est simple : les ingénieurs voient tous les cas particuliers auxquels je n’ai pas pensé, auxquels n’ont pas pensé non plus les product designers et product managers. Tous ces chemins de traverse que pourraient prendre les utilisateurs et utilisatrices, ou auxquels ils et elles pourraient être confronté·es. Ces chemins remettent en question mes réflexions, mon travail et ma pratique.

Mais, bien plus que des compétences pures en UX writing, c’est sans nul doute mes soft skills qui ont le plus évolué. D’abord, celle de la collaboration👇.

2. J’ai appris à composer et à travailler avec les autres 🫂

Je suis une introvertie de nature. Certaines personnes pourraient ne pas me croire. Mais c’est bien le cas, et plusieurs personnes de mon entourage s’en sont rendu compte : j’ai besoin d’être seule, souvent. Même si je passe un moment, plus ou moins long, avec ma famille ou mes ami·es, j’ai besoin de m’isoler de temps en temps. Pire : il peut m’arriver de ne pas donner de nouvelles pendant plusieurs jours (et ça, au boulot, ce n’est pas l’idéal).

En arrivant chez Qonto, j’avais peur de ne pas être adaptée pour le travail en équipe. J’avais peur que ça m’étouffe, de rentrer dans une sorte de carcan, d’avoir ce besoin de m’isoler régulièrement, et que les autres se rendent compte que j’étais socialement inadaptée 😅.

Alors, au début, j’ai parfois été entraînée vers le bas à cause de cette peur.
Mais le verdict est sans appel : je n’ai jamais eu envie de couper les ponts pendant plusieurs heures, ni plusieurs jours.

Progressivement, j’ai appris à communiquer avec mes collègues sur ce que je faisais, où j’en étais et à poser des questions, même les plus naïves qui soient.

Fin 2022, un projet assez challengeant émotionnellement parlant a finalement achevé cette “transition” vers la communication. J’ai même été à l’initiative d’un temps d’expression émotionnelle et de remise à plat en équipe, car la communication passait mal voire plus du tout. Non, mais qui suis-je ? 😄

Bon, maintenant, mon challenge est de jauger : communiquer ce qui doit être communiqué, et éviter une charge mentale aux autres.

3. J’ai appris à me concentrer sur une chose à la fois 👩‍💻

La caractéristique principale de la culture d’entreprise de Qonto, c’est de travailler sur un projet à la fois (one-piece-flow comme on l’appelle). Tout du moins on essaye d’atteindre cet idéal. Quand on est attitré·e à la création ou l’amélioration d’un parcours de l’application, on s’y concentre pleinement, on est pleinement disponible pour ce projet. Et plus encore, on se concentre sur un ou deux objectifs maximum dans la journée, en les atteignant un à la fois.

Pendant les premiers mois, ça a été compliqué. J’ai jonglé entre plusieurs tâches, voulant faire un maximum de choses. Je n’arrivais pas à caler des temps de concentration car entrecoupés de meetings. Je n’y croyais pas trop non plus à ce one-piece-flow. Alors, comme pour tout, j’ai appris.

1. J’ai progressivement appris à dire non à des réunions et à des choses qu’on me demande de traiter (ce n’est vraiment pas simple de dire non – j’en parle dessous 👇). Pour ces demandes, j’informe généralement ma manager pour lui passer le relais.

2. Je bloque des plages de focus time dans mon agenda. Parfois avec la mention NO MEETINGS – oui, je crie, comme ça personne n’ose caler une réunion. Attention à celui ou celle qui ne le respecte pas 😅.

3. Je rentre dans ma bulle pendant ces temps de concentration, avec une playlist de musiques sans paroles, et j’évite de répondre trop souvent à mes messages sur Slack (dans les faits, j’ai encore des difficultés à me contraindre).

4. J’essaye de ne pas prêter attention aux messages sur lesquels on ne m’identifie pas directement – sauf si cela concerne mon projet et que ça impacte mon travail d’UX writer et la solution qu’on est en train de construire. Aussi, je traite mes notifications Notion durant un temps dédié, une par une, et j’archive quand c’est fait.

5. Je me concentre sur mes tâches d’UX writer – et pour réussir à le faire, on a la chance d’avoir des managers qui s’occupent de l’aspect plus organisationnel des choses (qui bosse sur quel projet ? à quel moment ?) et qui nous aident si on galère à avoir une information ou une décision.

6. Je n’hésite pas à annuler ma participation à certaines réunions, ou même à en refuser, quand j’ai besoin de beaucoup de concentration et quand mon timing est serré.

7. Le vendredi je prépare mon agenda de la semaine suivante – surtout le mardi, qui est comme mon lundi, puisque je suis off les lundis. Mes temps de focus nécessaires sont tous calés.

Puisque chacune et chacune se concentre sur une chose à la fois, tout va vite : on est disponible, on trouve rapidement des solutions, et une décision est prise dans les deux jours maximum selon son degré d’importance (souvent dans les heures qui suivent). Et ça, c’est un bonheur. Quand je pense à mes anciennes boîtes où tout prenait 10 plombes… 🤯

Maintenant, j’ai aussi un autre challenge : trouver du temps, et donc bloquer des moments dédiés, pour travailler sur d’autres choses comme le Content system ou la résolution de petits bugs.

4. J’ai appris à dire non, à dire stop 🙅‍♀️

En freelance, je pensais que je savais dire non. Mais des heures et des heures de travail plus tard, tout en n’étant pas énormément payée, je me suis rendue compte que – que nenni – je ne savais pas vraiment dire non.

Aujourd’hui, grâce à certains outils inspirés de la méthode Toyota – sur laquelle la culture d’entreprise de Qonto repose – je dis stop. Et pour ça, j’ai appris à m’écouter.

Pour illustrer ce propos, revenons un peu sur ce projet compliqué émotionnellement parlant que j’ai mentionné plus haut 👆. Ce projet était prioritaire pour la boîte. J’y ai mis toute mon énergie. J’ai porté des sujets que, finalement, je n’aurais pas forcément du porter. Tandis que jusqu’alors j’arrivais à ne pas penser au boulot en-dehors des heures effectives, j’ai commencé à penser à ce projet la nuit et à ressentir un stress négatif. Je constatais aussi que je n’étais pas la seule. Au bout de deux ou trois jours, j’ai fait stoppé l’équipe. Quand il y a quelque chose qui ne va pas sur un projet, quand on n’est pas aligné ou qu’on se rend compte qu’on a oublié un aspect important, on lève la main sur Slack (on appelle cela lever un Andon), et l’équipe stoppe tout et se réunit pour en parler et trouver une solution. C’est ce que j’ai fait pour ce projet, et force a été de constater que l’échange a été plutôt axé sur les émotions. Plusieurs personnes ont pu exprimer ce qu’elles ressentaient, moi y compris. Et on est reparti sur de meilleures bases.

Bien sûr, il peut y avoir des rechutes, mais on remet alors les points sur les i.

Aujourd’hui, quand je sens qu’il y a un truc qui ne va pas en moi, que je me sens stressée ou oppressée, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche dans le projet. Aujourd’hui, j’arrive à m’écouter et à sentir qu’une pointe de stress arrive. Alors je dis stop et je dis non si j’ai d’autres sollicitations qui ne concernent pas mon projet ou alors si les dates qu’on s’est fixées sont trop justes.

Cette apprentissage a été possible grâce à la mise en place de ce genre d’outils et grâce à ma manager, Mélanie, qui s’assure toujours que je vais bien 💜.

5. J’ai rencontré et appris de personnes incroyables 🤗

Forcément, il faut que je mentionne les autres rencontres que j’ai faites.

Ce que j’adore par-dessus tout chez Qonto, ce sont les gens avec qui je bosse.

1. Je travaille avec des personnes de langues et de cultures différentes. Et même si nos marchés sont européens, la différence et la richesse sont dingues (petit plaisir à vous avouer : j’adore entendre les italien·nes parler en anglais 🤌).

2. J’ai rencontré des personnes avec une grande ouverture d’esprit vis-à-vis de sujets de sociétés et des émotions. À ce sujet des émotions, j’essaye de ne pas rater mon coffee time du vendredi avec Hanna, à qui je dis tout ☕.

3. Chaque personne avec qui je collabore est très impliquée. Et ça, ça fait du bien. On est tous et toutes dans le même bateau, à vouloir que ça avance, à vouloir trouver des solutions, et à vouloir délivrer de la qualité à nos client·es.

4. Clairement, ce sont de bons camarades de franche rigolade (comme on dit passé un certain âge). Mention spéciale à la team Onboarding dont je fais partie, et à mes deux partenaires de jokes foireux et de dance-floor, Cassandra 💃 & Fanny. (On me dit dans l’oreillette qu’une interview pour UX Content Craft se prépare à 3 🤫.)

Bien sûr, je ne peux pas parler de rencontres, sans mentionner celle qui a été un game changer dans mes projets pro et perso : Clara, mon associée (ouh ça fait bizarre de dire ça) sur Lorem, notre toute jeune entreprise de formations à l’UX writing.

Oh god, on dirait que je fais une cérémonie de remerciements ou un pot de départ. Mais ce n’est pas encore le cas (enfin, pour les remerciements, si, c’est toujours le moment).

Je dois vous avouer que bosser chez Qonto (UX writer ou pas), c’est intense, le rythme est soutenu, le travail est exigeant, le challenge est toujours présent. Je suis généralement lessivée à la fin de ma journée. Mais je l’ai choisi, au bon moment dans ma vie professionnelle. Je choisis de m’impliquer, de faire du mieux que je le peux, et d’aller toujours au-delà de ce que je sais faire. Parce que j’adore me sentir impliquée et challengée. C’est d’ailleurs aussi l’un de mes torts, car je suis une personne passionnée dans la vie, qui a parfois du mal à gérer ses émotions. Mais ça, c’est un apprentissage de tous les jours, dans ma vie professionnelle comme personnelle.

Je dois aussi dire que j’ai mis du temps à me sentir pleinement salariée chez Qonto. J’ai même pensé à rompre ma période d’essai pendant quelques semaines, ne me sentant pas à ma place. Je me suis ainsi rendue compte que je n’accorde pas si facilement ma confiance. Mais petit à petit, l’oiseau a fait son nid. Pour finalement ressentir le fameux sentiment d’appartenance en septembre ou octobre dernier. Et ce n’est seulement que depuis la toute fin 2022 que j’ai commencé à faire des blagues foireuses et taquiner les autres (signe que je me sens bien 😅). Pour l’anecdote, je suis qualifiée de stalkeuse (j’espionne les agendas et les dates d’arrivée des nouveaux et nouvelles) et de reine des captures d’écran (pour faire des emojis de mes collègues).

En pensant à cette année écoulée (+ 3 mois), je me rends compte que j’ai surtout appris personnellement, que j’ai grandi. Alors, c’est peut-être un mix entre le fait d’avoir rejoint Qonto au bon moment de ma vie, d’avoir eu un déclic vis-à-vis de mes finances personnelles, de créer le projet Lorem, et de prendre enfin vraiment soin de ma santé mentale et physique, mais en tout cas, je me sens beaucoup plus apaisée dans mes choix de vie et je sens que je sais enfin ce que je veux et que j’assume mes choix. (Enfin, à quelques petites hésitations près 🙊). Tout s’est aligné.

Ou alors j’ai fait en sorte que tout s’aligne ?