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#7 – Place à votre stratégie de contenus

La stratégie de contenus, vous en entendez parler à toutes les sauces.

Mais, une stratégie de contenus est-elle réellement utile pour votre entreprise ? Savez-vous pourquoi vous déployez ces actions ? Avez-vous pensé à qui s’adressent ces contenus ?

Pour vous aider à répondre à ces questions, je laisse aujourd’hui la parole à Julia Coudert.

Place à votre stratégie de contenus, avec Julia Coudert

La stratégie de contenus, vous en entendez parler à toutes les sauces.

Mais est-ce vraiment fait pour vous ?
Une stratégie de contenus est-elle réellement utile pour votre entreprise ?

Est-ce un passage obligé pour acquérir des nouveaux clients ?

Savez-vous pourquoi vous déployez toutes ces actions de communication ?
Avez-vous pensé à définir des objectifs précis et atteignables ?
Avez-vous pensé à qui s’adressent ces contenus ?

Pour vous aider à répondre à ces questions, je laisse aujourd’hui la parole à Julia Coudert.

Julia est Social Média Manager. Et, il y a 5 ans, elle a eu la bonne idée d’écrire son quotidien de freelance, ses galères, ses apprentissages, son évolution.
5 ans plus tard, elle est entourée de sa belle et grande communauté de freelances, qu’elle accompagne chaque jour, au travers :

Alors que son blog était une simple soupape, il est devenu petit à petit un espace de partage et d’aide pour les freelances. Puis, un moyen de prospecter indirectement. Aujourd’hui, les clients viennent à Julia, et par dizaines.

Tout ça, grâce à ses contenus hyper qualitatifs.

Pourquoi (et pour quoi) et comment mettre en place une stratégie de contenus ?

Je suis persuadée que cet épisode vous aidera à améliorer ou à lancer la vôtre.

Bonne écoute !

Ressources de l’épisode de podcast

  • Dévorez le blog de Julia, bourré de conseils business et contenus, I don’t think, I feel
  • Formez-vous, pour produire du contenu avec qualité et régularité (ou déléguez ;))

Échanges avec Julia Coudert : Place à votre stratégie de contenus

 

Salut Julia, je suis ravie de t’accueillir dans ce podcast. Merci beaucoup d’avoir accepté mon invitation.

 Merci à toi, Apolline.

Tu fais partie des entrepreneurs qui m’inspirent et m’ont aidée à me lancer en freelance, il y a maintenant un an. J’ai découvert ton blog, mais je ne sais plus quand, ni comment, parce que cela date un peu. Ensuite, j’ai commencé à te suivre sur les réseaux sociaux, j’ai découvert tes mini-formations, d’abord gratuites, puis d’autres que vous avez sorties en payantes (très quali !). J’ai aussi rejoint le groupe « Quotidien de freelances », qui m’aide beaucoup. C’est tellement enrichissant d’échanger avec d’autres freelances ! On apprend tous au quotidien, et c’est trop cool.

D’ailleurs, l’un de mes objectifs pour cette deuxième année de freelance, c’est de nouer des relations. C’est en commençant à le faire que je me suis rendue compte à quel point j’en avais besoin… Donc merci beaucoup pour toute la valeur que tu apportes avec Julie (que l’on retrouvera dans un prochain épisode de podcast).

 C’est vrai. Oui, Julie est mon binôme. 

En fait, pourquoi fais-tu tout cela ? Pourquoi as-tu mis en place toutes ces choses pour accompagner les indépendants ? Les articles de blog, ta présence sur Instagram, tes contenus, le groupe « Quotidien de freelances », etc.

C’est pour me soulager d’une frustration que j’avais au tout départ, quand j’ai commencé ma vie de freelance. J’étais complètement inconsciente de tout ce qui allait m’arriver. À la base, je me suis lancée dans cette aventure en freelance pour construire mon propre job. 

Finalement, je me suis retrouvée dans un monde qui m’était totalement inconnu, avec beaucoup de questions, et très peu de réponses. Je ne trouvais que très peu de choses sur Internet pour m’aider dans mon quotidien. Aucune réponse vraiment pratique. Que des blogs de garçons, aussi. C’est difficile en tant que fille, à 23 ans, de ne tomber que sur ce genre de blogs, avec des mots que tu ne comprends pas, ce n’est pas vulgarisé, c’est très compliqué…  

Alors, je me suis dit que j’allais créer mon propre blog et que j’allais parler de mes aventures en freelance. Au tout départ, c’était un blog plutôt lifestyle. Il y avait de tout : de la vie perso, de la vie pro, des jeux vidéo, de la lecture, des séries tv, etc. Petit à petit, plus j’écrivais des articles sur ma vie professionnelle, plus j’avais des commentaires, des e-mails, des personnes qui se reconnaissaient et/ou pouvaient m’aider. Finalement, cela s’est transformé en blog sur la vie de freelance. 

C’était un peu une sorte de journal intime, ton défouloir où tu pouvais vider ton (jus de) cerveau, comme tu le dis parfois.

Exactement, oui. C’était mon petit coin où j’écrivais une à deux fois par semaine sur mes problématiques. C’était beaucoup sur mes galères au début, parce que j’en ai eu beaucoup, donc je n’allais pas inventer des choses géniales (rires) !

Au bout d’un an ou deux, ça s’est transformé, j’avais plus de recul. À ce moment-là, les articles ont commencé à être plus variés. 

Au départ, ce n’était donc pas une stratégie de ta part, de produire du contenu ? Tu dis souvent que la stratégie de contenus ça te sert à prospecter, parce que tu n’aimes pas la prospection directe. Mais au départ, ce n’était pas dans ce but ?

Tout à fait. Au départ, j’écrivais juste par plaisir d’écrire ! Ce n’est que bien plus tard que je me suis aperçue que, tout ce que j’avais fait, c’était en réalité du marketing de contenu. Je ne savais pas ce que c’était à la base, je n’avais aucune idée de ce concept quand j’ai commencé. J’étais très, très loin de tout cela. 

Ce matin, je lisais mon business journal de 2015. Eh bien je parlais déjà de prospection : « Julia, il va falloir te bouger et prospecter maintenant ! ». Aujourd’hui, quand je lis cela, je me dis que, sans le savoir, j’étais déjà en train de construire ce que je suis maintenant.

Écrire sur ce blog, cela m’a permis de créer ma propre stratégie de contenus sans le savoir, donc c’était indolore (rires), logique, normal. Aujourd’hui, c’est ce qui me rapporte des contrats, ce qui nous permet de vendre des formations, donc de générer du chiffre d’affaires.

Effectivement, j’aurais aimé pouvoir dire à la Julia de 2015 : « T’inquiètes pas pour la prospection, ça va bien se passer, ne prospecte pas et continue d’écrire, écrire, écrire… et tu verras, ça va payer » ! Mais voilà, je ne le savais pas.

Je t’imagine bien relire ton carnet 2015 et dire : « qu’elle est mignonne ! » (rires).

L’insouciance ! Mais qui fait presque de la peine (rires). Parfois, quand je relis des phrases, je me dis « oh la honte » !

Mais tu as appris depuis ! Cela fait combien de temps que tu as lancé le blog ?

Je l’ai créé en 2015, à peu près.  

Au départ, tu es social media manager, c’est ça ? Tu as commencé tout de suite après tes études ?

Alors, je n’ai pas du tout fait des études en rapport avec le social media. J’ai fait un BTS assistante de gestion et un Bachelor en ressources humaines, donc rien à voir. J’ai arrêté mon Bachelor en 2012 et j’ai lancé mon auto-entreprise en mai 2013. Donc, oui, j’ai commencé quasiment juste après la fin de mes études. Mais ce qui m’a permis de créer mon auto-entreprise, c’est l’opportunité que j’ai eue de travailler avec Google Business View (les visites virtuelles Google). C’est cela qui m’a poussé à créer ma micro-entreprise pour pouvoir facturer. 

Ensuite, après trois ou quatre mois à travailler pour Google, je me suis rendue compte du souhait des entreprises d’être présentes sur Internet. C’était le boom de Facebook à ce moment-là. C’est là où je me suis dit que j’avais une place à prendre, parce que le web ça m’intéressait à fond et que j’avais envie d’apprendre. Voilà comment je me suis lancée dans ce métier. 

As-tu eu des périodes de galères ? Des difficultés à trouver des clients ?

Oui, j’ai eu tellement de galères. Je me souviens de ma meilleure amie qui me payait mes cafés, quoi ! 1€50 le café (à Clermont-Ferrand du moins) ! Je ne pouvais pas me payer des cafés. J’ai été en interdit bancaire, aussi. 

Il y a eu des galères, effectivement. Après, elles étaient minimes. J’avais aussi la sécurité – le « parachute » – d’avoir mes parents au cas où. Mais, j’ai toujours fait en sorte de pouvoir payer mon loyer. C’était mon objectif, d’au moins pouvoir me payer mon loyer. Et ça s’est toujours bien passé !

À l’époque, il n’existait pas de blog ou de contenus à propos des expériences et des galères d’entrepreneurs. Tu ne pouvais pas apprendre des autres. Alors qu’aujourd’hui, il y a beaucoup plus de ressources sur l’entrepreneuriat. On peut apprendre plus facilement. Tu fais partie des pionniers en France qui parlent de freelancing. 

Aujourd’hui, ça paye : tu as combien de demandes de devis par semaine, par exemple ?

Ça dépend des périodes. Sur les plus grosses périodes, on a jusqu’à 20 devis par semaine.
Bon, on a à boire et à manger dans les demandes. Ce n’est pas du tout ciblé pour Julie et moi. Nous, on voudrait que ce soit : « on souhaite travailler avec vous, pour telle ou telle raison ». Mais ce n’est pas du tout cela. Sur 20 demandes de devis, il y a peut-être une demande pour travailler spécifiquement avec nous. 

Et puis, on essaie de choisir les projets qui nous tiennent le plus à cœur, qui nous parlent le plus, pour lesquels on sait qu’on va s’amuser et qu’on va apporter une expertise bien précise. 

Pour le moment, on a décidé de ne plus prendre de contrat en social media, parce qu’on a déjà des clients qu’on adore et qu’on a envie de chouchouter. On a aussi plein de projets, et on va peut-être faire pivoter l’activité. Tout bouge tellement vite, avec nous deux, que je ne sais pas !

Il y a plein de choses qui se passent dans toutes les cases de ton cerveau !

Exactement (rires) !

Qui sont tes clients ? Tu travailles pour tout secteur d’activité ?

On choisit en fonction de nos affinités. On n’est pas spécialisées dans un secteur d’activité en particulier. Nos critères, c’est que les personnes avec qui on travaille soient des gens proches de nous, qui nous connaissent depuis longtemps, qui nous suivent sur les réseaux sociaux, qui connaissent nos caractères et qui aient des points communs avec nous au niveau des valeurs professionnelles. Ce sont des choses hyper importantes. Cela nous permet finalement d’être nous-mêmes, en toutes circonstances. 

Quand tu fais une rencontre professionnelle, tu prends contact avec des nouvelles personnes, tu fais sans arrêt attention à ce que tu dis, comment tu le dis. Cela demande beaucoup d’efforts. Moi, personnellement, je suis fatiguée d’avoir à faire ces efforts-là. Justement, je les ai trop faits ces 5 dernières années, et maintenant je suis contente de pouvoir me reposer, de me dire que je travaille avec des gens qui sont même devenus mes amis pour certains. C’est une ambiance de travail hyper sereine, ça fait trop du bien.

Il y a environ deux ou trois semaines, j’ai assisté à une visioconférence à propos d’un logiciel permettant de faire de la prospection directe via LinkedIn. Ils créent un avatar, ils invitent les personnes qui sont potentiellement des cibles et ensuite leur envoient toute une série de messages automatiques et de prises de rendez-vous. 
Moi, je n’accroche pas du tout avec ça, parce que trouve que ça manque de transparence, d’authenticité, donc j’ai partagé mon opinion. Les autres participants m’ont dit que j’allais être obligée de passer par là. Ils disaient que la stratégie de contenu, c’est bien joli, mais ça prend du temps. Toi, ça a mis cinq ans à porter ses fruits, ça peut paraitre hyper long, en effet ?

Alors, cela a mis cinq ans, parce que je ne savais pas ce que je faisais. C’est-à-dire que j’écrivais des articles de blog, mais sans stratégie, étant donné que je ne savais même pas que j’étais en train de faire du marketing de contenu. Voilà pourquoi ça a mis du temps. C’est aussi pour cela que nous avons créé cette formation, avec Julie : « Produire du contenu avec qualité et régularité ». On fait gagner du temps à toutes les personnes qui veulent se lancer dans le marketing de contenu, grâce à un condensé de ce que je j’ai appris pendant cinq ans et de ce que Julie m’a apporté, avec son expertise en rédaction.

Le marketing de contenu, je ne dirai pas le contraire, c’est une stratégie de long terme. Ce n’est pas quelque chose qui paie tout de suite.
Ce que j’aime dans le marketing de contenu, et ce que les gens ont parfois du mal à comprendre, c’est que c’est le marketing le plus sain qui existe. Il respecte le rythme d’une relation entre deux humains. Tu ne peux pas devenir amie avec quelqu’un que tu connais depuis deux jours. Là, c’est pareil. Tu ne peux pas acheter une formation, ou un service, auprès d’un freelance que tu connais depuis deux jours. Tu n’as pas eu le temps de tisser ce lien de confiance, d’apprendre à connaître cette personne, etc. C’est pour cela que j’aime beaucoup ce marketing : c’est parce qu’il ressemble beaucoup à une relation classique, qu’elle soit amicale, amoureuse ou professionnelle. C’est exactement le même cheminement et c’est, selon moi, ce qu’il y a de plus cool, de moins agressif. 

Moi, je ne suis pas du genre à pousser les gens à acheter des choses chez moi ou à prendre mes services. J’ai plutôt tendance à dire : « prends les formations quand tu veux ! Là, ce n’est pas encore le moment, tu as encore besoin de mûrir le truc ». Je préfère que la personne prenne son temps, parce que c’est comme cela qu’une relation de confiance naît. On ne met pas la pression à l’autre. C’est important.

Que l’on puisse te dire que tu n’y arriveras pas sans passer par la prospection directe, c’est difficile à entendre. Je peux comprendre que tu aies besoin de la tester. D’ailleurs, je pense que n’importe quel freelance a besoin de tester cette prospection directe pour se confronter à ce que c’est. Avoir au moins cette expérience de la prospection directe et de se prendre des refus (rires).

Moi, ce n’est pas du tout mon truc et je l’ai vécu comme une contrainte, un supplice, au début de mon activité. Il y en a qui sont faits pour ça, parce qu’ils savent se vendre, ils ont la tchatche. Et il y a d’autres freelances qui sont plus introvertis, timides, ou encore qui, comme moi, ne sont pas forcément timides, mais n’aiment pas cela. Je ne suis pas très à l’aise à l’idée de me mettre en avant, de proposer mes services et mes produits, de manière brute. 

Ce n’est pas quelque chose qui me dérange, de prospecter directement. J’aime bien réseauter aussi, lors d’événements, ou envoyer un message via LinkedIn et entamer une conversation. En revanche, une stratégie de contenus de long terme, cela met du temps, mais j’espère qu’ainsi les personnes vont venir à moi… un jour (rires). 
Je le vois vraiment comme une façon d’asseoir mon expertise et de devenir une référence dans mon secteur d’activité auprès des cibles que je vise. 
Selon moi, cela va au-delà de la notion de ne pas arriver à faire de la prospection directe. Il n’y a que le long terme qui soit efficace pour nouer une relation de confiance, qui perdure dans le temps, contrairement à une prospection directe en one shot.

Tout à fait. Il ne faut pas oublier que tout le contenu que l’on crée sur Internet, c’est du contenu qui reste. Comme ma maman disait toujours : « les écrits restent ». C’est important de garder cela en tête, car c’est très intéressant d’avoir un blog avec plein de contenus qui prouvent ton expertise au fil des pages, au fil des articles de blog. Il y a toujours un moment où tu te rappelles ce que tu fais, en quoi tu es doué et en quoi on peut te faire confiance. 

D’un autre côté, il y a aussi tout l’aspect technique du référencement. Si tu prends soin d’optimiser tes écrits, tu augmentes les chances que ton contenu soit visible sur Google et te serve dans les mois et les années à venir. Selon moi, il y a beaucoup d’avantages à écrire du contenu sur Internet. 

Et puis aussi, cela t’apprend tellement sur toi-même ! Et sur ton business, pour faire évoluer tes compétences et ta façon de faire.

Par exemple, quand je dois écrire un article de blog, je me dis que c’est un article qui doit apporter de la valeur. Je dois donc m’appliquer pour faire quelque chose de bien construit. J’ai à chaque fois ce petit moment où je me demande comment je vais organiser mes pensées pour faire un article de blog qui soit cohérent. Déjà, ça, c’est un exercice qui te rappelle un peu les dissertations que tu pouvais faire quand tu étais à l’école et où il fallait structurer tes pensées. Cet exercice, si tu le fais régulièrement, c’est un bon entraînement pour le cerveau, je pense. Cela te force aussi à rester au top, parce que tu vas donner des conseils qui vont être datés (un article de blog est daté), donc tu ne peux pas te permettre de ne pas être à jour. Tu ne vas pas donner des conseils qui ont déjà 5 ans. Cela te force à faire de la veille, à vérifier si tes pratiques sont toujours d’actualité pour ne pas dire de bêtises.
À chaque fois que tu produis un contenu, tu t’obliges à sortir de ta zone de confort. Rien que ça, c’est une bonne chose pour notre cerveau, notre développement, et pour apprendre en continu.

Pour un indépendant / freelance, la stratégie de contenus peut être un moyen de prospecter, mais pour une entreprise : à quoi cela sert-il ? Pourquoi une startup, une TPE, une PME se lancerait-elle dans une stratégie de contenus ? 

Par exemple, une startup peut s’en servir pour montrer toutes les fonctionnalités de son produit ou de son service, faire en sorte de diffuser son ADN de marque, sa personnalité, son ton, etc.
Je pense à la marque Merci Handy, qui a un ton très décalé. Par exemple, je leur ai envoyé un message il n’y a pas longtemps, ils m’ont répondu « Bonjour chaton » (rires) ! 

Cela te permet de faire un tri, au niveau des gens que tu vas toucher et de dire tout de suite qui tu es, ce que tu proposes, etc. Quand quelqu’un arrive sur le site Internet de la startup en question, il sait immédiatement si c’est pour lui ou non. 

Pour une entreprise, c’est la même chose. C’est prouver que le produit ou service est fait pour telle ou telle personne, rappeler dans quel cas il est adapté, bien expliquer la promesse. Un contenu sert à expliquer et à être très clair sur ce que l’on propose, pour qui on le propose et pourquoi on le propose. C’est difficile de mettre tout cela dans un message en prospection directe. En tout cas, cela me semble compliqué, alors que le contenu, il est là pour ça. 

Oui, je pense que c’est aussi très utile pour les entreprises pour faire transparaitre les valeurs. Même si tu as un produit ou service novateur, au final les gens achètent pour toi, pour qui tu es, ce que tu transmets. 

De plus en plus. Avant, on achetait plutôt pour le résultat et aujourd’hui, j’ai la sensation qu’on est beaucoup plus attaché à qui vend et surtout pour quelle raison cette personne ou cette entreprise vend ce produit ou service. J’ai l’impression que c’est beaucoup plus lié à l’émotion qu’avant. Cela se voit dans nos propres habitudes, on va plus acheter une marque de compotes plutôt qu’une autre parce qu’on est plus sensible à quelque chose, que ce soit le goût, le packaging, etc. Au final, c’est toujours notre émotion, liée à nos valeurs ou autre, qui nous fait acheter une marque plutôt qu’une autre.

Chaque contenu – un post sur les réseaux sociaux, un article de blog, une page de site Internet, etc. – est une opportunité pour une marque (ou pour un freelance) de prouver en quoi elle peut être pertinente pour sa cible ou tout simplement transmettre ses valeurs, montrer les coulisses de son entreprise, etc. Il y a tellement de possibilités !

À ton avis, la stratégie de contenus, c’est fait pour tout le monde ?

J’aurai tendance à dire que cela peut être adapté à tout type d’entreprise, parce que c’est ni plus ni moins que de dire ce pour quoi on est doué et de le prouver de façon régulière. Ça peut marcher pour un avocat, un fleuriste, un médecin, un graphiste, un développeur, etc. Pour tous les métiers auxquels je pense et que je croise dans mon quotidien, ça reste une stratégie possible. 

Cela me fait penser à la marque Michel et Augustin. Ils ont un branding fort. À la base, c’est juste de la nourriture, quoi ! Apple, pareil, c’est une stratégie de contenus aussi pour pouvoir transmettre l’identité de marque… À quels objectifs la stratégie de contenus répond-elle ?

Il peut y en avoir plusieurs.
L’objectif premier, ce serait de prouver en quoi on est doué, ce que l’on aime faire et quelles sont nos compétences. C’est plutôt pratique quand on est freelance et autodidacte, comme moi. Si l’on se dit qu’on n’a pas les diplômes pour le métier qu’on exerce, on peut vite avoir un syndrome de l’imposteur. Le fait d’écrire sur ce que l’on connaît redonne confiance en soi. Ça prouve aussi aux visiteurs de notre site Internet ce que l’on sait faire. Cela permet d’échapper à la prospection directe ou à tout autre forme de prospection qui ne serait pas adapté à nous : les timides ou introvertis, ceux qui n’aiment pas le téléphone, ceux qui ont toujours l’impression de déranger quand ils sollicitent quelqu’un… Là, cela consiste à produire du contenu et c’est presque tout ! C’est plutôt confortable, en fait, comme marketing. 

Cela permet aussi de continuer à se former, par exemple quand il faut faire du sourcing sur un sujet que l’on ne connait pas ou peu. C’est bien de rester à la page et c’est une bonne façon de le faire. D’un point de vue technique, ça paye au niveau du référencement sur les moteurs de recherche. Pour peu que l’on fasse du contenu optimisé, cela fait gagner des places dans les résultats Google. C’est encore une autre stratégie à coupler avec la production de contenus, pour décupler son efficacité. 

Le plus gros avantage, c’est surtout de tisser des liens avec son client idéal. Le critère n°1 pour produire du contenu de qualité, en étant certain de ne pas faire du hors sujet, c’est de répondre précisément à un problème que rencontre notre client idéal. Or, tu ne peux pas savoir ce dont il a besoin exactement si tu ne communiques pas avec lui régulièrement.
Le marketing de contenu, notamment sur les réseaux sociaux (car ils sont propices à la discussion), va permettre de rencontrer ton audience, ton client idéal, tous les jours sur plein de sujets, et ainsi d’apprendre à le connaître. Tisser ce lien, cette relation humaine classique, fait qu’à un moment on va pouvoir se dire les problèmes que l’on rencontre. On plante les graines dans notre cerveau et on comprend mieux quelles sont les attentes de notre cible. Finalement, on a la sensation d’être utile aux autres. 

Quand on se lève le matin et qu’on se dit : « je sais que je vais aider quelqu’un aujourd’hui. Je ne sais pas qui, ni quand exactement, mais je sais que je vais forcément aider quelqu’un sur cette planète. » C’est le meilleur des sentiments qui puisse exister, en tant qu’entrepreneur !

Si un entrepreneur te dit : « j’aimerais bien faire comme toi, Julia. C’est génial ce que tu fais, tu attires les clients à toi… Mais moi, je n’ai juste pas le temps ! ». Tu lui répondrais quoi ?

Qu’il est nécessaire de consacrer du temps à son marketing. C’est une stratégie qui, en effet, demande du temps et de la régularité, c’est la double peine ! Mais cela reste quelque chose de très satisfaisant quand on s’y met. Je comprends qu’au départ cela puisse sembler être une montagne de travail. Mais, c’est une habitude à prendre. Tout est une question d’habitude.
Quand on est entrepreneur, à partir du moment où on ne procrastine plus et qu’on se lance vraiment, c’est une chose dans laquelle on peut prendre du plaisir et qui peut s’inscrire dans une routine.
Effectivement, au tout départ, je comprends la première réaction, de dire que ça prend trop de temps. Je pense qu’il faut quand même y aller et prendre ce temps-là. Je suis aussi consciente que cette stratégie demande de la patience et de la persévérance. Il faut se faire confiance et ne rien lâcher parce que ça porte ses fruits à long terme. 

Tu ne te lasses jamais ? Tu as toujours des d’idées ? T’arrive-t-il d’avoir à te forcer à écrire ?

Non. En tout cas, quand j’ai la sensation que je vais me forcer, que je me dis que je n’ai pas envie, eh bien je ne le fais pas. Je préfère décaler cela dans mon planning. De toute façon ça se sent si tu écris en te forçant. C’est le meilleur moyen de perdre du temps et d’arriver à un résultat médiocre qui t’oblige à y revenir quelques jours plus tard et recommencer. Plutôt que de perdre du temps ainsi, je revois mon planning pour faire en sorte d’avoir un minimum d’inspiration et d’envie d’écrire au moment où je m’y mets. 

Un entrepreneur qui a envie de se lancer dans une stratégie de contenus, par quoi devrait-il commencer ? Quels sont tes conseils et astuces ?

Savoir qui est son client idéal et le fréquenter, passer du temps avec lui, discuter, lui téléphoner, poser des questions, plaisanter, s’imprégner de ses forces, de ses faiblesses, de ses problématiques, etc. Cela permet de bien adapter sa solution, car notre but, c’est d’apporter une solution à un problème bien précis. Comprendre les joies et les peines de notre client idéal permet de savoir où est-ce que l’on peut se positionner pour être le plus pertinent possible pour lui. Ainsi on peut lui apporter une vraie solution, qui puisse changer sa vie, son quotidien. C’est ça le plus important. 

Une fois qu’on est capable de savoir comment on peut aider notre client idéal, le but c’est de lui prouver qu’on est la bonne personne, qu’il peut nous faire confiance. C’est là où commence la construction d’une relation. Une relation, cela se construit dans le temps. On apprend à se connaitre petit à petit jusqu’au moment où cette personne nous fait suffisamment confiance pour, par exemple, nous donner son adresse e-mail en échange d’un contenu gratuit. Soit ce contenu gratuit est de mauvaise qualité et brise la confiance qu’il nous avait accordée, soit il est de bonne qualité et vient confirmer cette relation de confiance. Au fur et à mesure, ce prospect viendra peut-être t’acheter un service ou un produit. C’est la preuve ultime d’une confiance instaurée. Évidemment, cela ne s’arrête pas là, la relation continue. 

En résumé, le cheminement est celui-là : être présent à toutes les étapes et prouver sans cesse à ton audience et ton client idéal que tu es fiable, que tu es là pour lui, que tu l’aides.

C’est un cercle vertueux : à partir du moment où tu veux mettre en place une stratégie de contenus, c’est aussi l’opportunité de creuser vraiment les besoins de ton client idéal. Au fur et à mesure que tu lui apportes du contenu, de la valeur, tu vas de plus en plus loin dans la compréhension de ses problématiques et dans la construction de la relation sur le long terme. Il y a aussi l’effet bouche-à-oreille qui se met en place et qui fonctionne bien. 

Exactement. Et c’est très sain. Plus tu t’intéresses à ton client idéal, plus tu apprends des choses sur lui, et lui apprend des choses sur toi. Il y a vraiment une relation qui se crée. Évidemment que les gens qui me suivent sur Instagram me connaissent beaucoup mieux que moi je ne les connais, mais c’est quand même super agréable de se dire que des petits délires qui sont partis de mon salon, avec Julie, deviennent des délires avec d’autres personnes que je n’ai jamais vues, mais que pourtant j’adore ! C’est dingue !

Tu sais, quand tu croyais en créant ton skyblog que tu t’étais fait tous tes meilleurs amis du monde et que tu avais atteint le summum de ce que c’était de créer du lien sur Internet… Et finalement on en arrive là, je suis toujours surprise des liens que l’on peut créer sans s’être jamais vus, c’est fou !

Je disais la même chose à Julie Fabre et à Thomas Burbige, quand je les ai interviewés : c’est perturbant, j’ai l’impression de te connaître parce que je te suis sur Instagram, je lis tes contenus, mais toi, tu ne me connais pas du tout, en fait !

On connait tout le monde, en fait, mais seulement en surface. On sait à quoi chacun ressemble, quel métier il fait, les dates d’anniversaire, etc. L’idéal, ce serait d’échanger avec chacun, mais ça prend un temps fou et ça nous demande une mémoire folle.
En cette fin d’année 2020, notre objectif est de connaître vraiment un maximum de personnes possible dans la communauté et de tisser de vrais liens avec eux. Deux raisons à cela : pouvoir leur proposer des services adaptés, du point de vue
business ; mais aussi, parce que c’est l’aspect humain qui nous nourrit et nous fait nous lever le matin avec le sourire. Ce n’est pas tant le chiffre d’affaires qui nous fait lever le matin, c’est plus la passion de retrouver des entrepreneurs et des freelances que l’on va pouvoir aider dans notre journée. 

On le sait, tout ce que vous créez vous apporte de la visibilité, contribue à vendre vos services et à générer du CA, mais c’est OK pour nous parce que vous êtes authentiques et sincères dans votre démarche. 

Tu n’as pas besoin d’être quelqu’un d’autre, d’avoir des messages marketing qui ne te ressemblent pas.
On peut se permettre d’être soi-même en toutes circonstances, même si tout le monde ne va pas forcément adhérer à 100 % à ce que l’on diffuse et à nos personnalités. Il y en aura toujours pour penser qu’on est trop ceci, ou pas assez cela. Et d’autres vont totalement se reconnaître dans notre personnalité. C’est ça qui est cool : tu n’as pas d’effort à faire. C’est reposant au quotidien, parce qu’être soi-même c’est naturel, c’est juste parfait. Pas besoin de jouer un rôle, pas besoin de faire des calculs, de se demander ce que l’on doit dire ou ne pas dire, etc. Moi, ça me convient parfaitement, c’est tout à fait aligné avec les valeurs que je prône sur le blog : transparence et authenticité. Tu ne peux pas tisser de liens avec quelqu’un qui te ment sur qui il est. 

Quand je discute avec certains nouveaux clients à propos de mettre en place une stratégie de contenus, leur plus grosse crainte, c’est d’être pris pour cible sur les réseaux sociaux. Ils redoutent les critiques négatives, les haters, etc. En plus, je travaille dans le domaine de la santé, dont les sujets sont sensibles. Je fais beaucoup de pédagogie, j’essaie de les rassurer. Tu observes les mêmes craintes de ton côté ?

Non, au contraire, j’observe davantage une volonté d’être très transparent, sans peur. Cela dit, on ne va pas sur tous les réseaux. On esquive Twitter. YouTube, pourquoi pas, parce que c’est moins virulent que Twitter. Il faut bien connaître un réseau avant de s’y lancer. 

Nos clients ont envie de se montrer tels qu’ils sont, même s’ils ont conscience qu’ils ne vont pas plaire à certains. Les commentaires restent des commentaires. Ce sont des gens derrière leurs écrans, mais il y a toujours moyen de répondre. À partir du moment où le contenu est de qualité, authentique, qu’il n’y a rien à cacher, cela devient très simple de répondre aux commentaires un peu haineux. Si à la base, on n’a rien à cacher, il n’y a pas de problème. Je ne suis même pas sûre qu’il y ait des commentaires haineux sous des contenus 100 % authentiques. On ne leur tend pas la perche pour qu’ils aient un truc négatif à dire, en fait.  

Le plus bel exemple : je partage mon chiffre d’affaires depuis 3 ans et je n’ai jamais eu un seul commentaire négatif. Pourtant, on aurait pu me critiquer et me dire : « Ah mais tu ne gagnes rien ! » / « tu gagnes beaucoup trop ! » Tout cela n’est jamais arrivé. Vu que je ne cache rien, il n’y a rien à déterrer. Mais bon, je vis un peu dans un monde de Bisounours, tu le sais (rires) !

Après, si tu as une critique négative ou un commentaire haineux, tu auras ta communauté bienveillante qui va dézinguer la personne. Il vaut mieux ne pas s’y risquer !

Oui, aussi ! Cela peut arriver à partir d’un certain stade. La communauté peut venir à la rescousse !

Tout à l’heure, on parlait de se lancer dans une stratégie de contenus. Par chance, j’ai la papesse de la stratégie de contenus et de l’organisation en direct avec moi (rires). Est-ce que tu aurais des tips d’organisation à partager ? Comment on s’organise, quel plan d’actions pour se lancer ?

Côté organisation, c’est de se libérer du temps (beaucoup) pour produire ce contenu. L’astuce la plus importante à garder en tête, ce serait de prévoir plus de temps pour les choses que l’on fait pour la première fois.
Je prends l’exemple d’un plan de contenus pour Instagram. Si on se dit qu’en 2 heures on est capable de faire 7 posts, et bien on va bloquer 4 heures pour le faire. C’est mieux de prévoir large plutôt que d’être frustré, d’avoir une mauvaise estime de soi parce qu’on n’a pas réussi à le faire en 2 heures comme on le pensait. Prévoir le double de temps pour les choses que l’on fait pour la première fois, c’est un bon calcul. Il ne faut pas hésiter, ni avoir peur de mettre beaucoup de temps et d’effort au début. 

Ce que l’on peut faire, c’est de commencer sa stratégie de contenus à une période de l’année que l’on sait plus calme (voire vide, si on veut avoir la paix pour y réfléchir). Si l’on n’a pas vraiment de moment propice dans l’année, faire en sorte de banaliser une journée complète par semaine dédiée à sa stratégie de contenus. Par exemple, du lundi au jeudi est consacré à ses clients et le vendredi, pour produire ses propres contenus. C’est le meilleur moyen de ne pas se laisser le choix et d’avancer.

Si tu devais tout recommencer (on remonte à la Julie de 2015), est-ce qu’il y a des choses que tu ferais différemment ?

Je penserais beaucoup plus rapidement à une stratégie de référencement. Cela aurait pu être mieux pensé au début et donc être amélioré. Aujourd’hui, on pourrait être 1 000 fois mieux positionnées, mais à l’époque, je ne m’y étais pas intéressée. Clairement, si je devais recommencer, je n’ignorerais pas le référencement naturel comme je l’ai ignoré.

Qu’est-ce que cela t’a apporté personnellement, de créer tout ce contenu ?

Cela m’a apporté une seconde famille virtuelle. Toutes ses relations ont fait naître de belles amitiés, de belles collaborations. J’ai travaillé avec des gens avec qui je n’aurais jamais pensé travailler. J’ai rencontré des personnalités folles, parfois mes opposées et d’autre fois mes jumelles ! Donc beaucoup de belles choses, humainement parlant. 

D’un point de vue professionnel et technique, j’ai acquis de nombreuses compétences. Je suis sortie de ma zone de confort comme je ne l’aurais imaginé. Cela ne serait jamais arrivé si je n’avais pas été dans cette dynamique avec des gens qui sont à mes côtés (pas physiquement, mais pourtant bien présents). On s’est mutuellement lancés et motivés à sortir de nos zones de confort respectives. 

La machine ne s’arrête plus, c’est une dynamique folle ! Cela m’a énormément apporté au niveau intellect, productivité, organisation, tech, etc. Ce savant mélange fait qu’aujourd’hui, je kiffe mon quotidien. C’est un bonheur de me lever chaque matin depuis plusieurs années.

Moi, je dirais à la Julia de 2015 : « oui, c’est génial. Vas-y, fonce ! ».

Tu m’aurais dit ça en 2015, je n’y aurais peut-être pas cru : « oui, oui, on verra… » (rires). 

Merci beaucoup, Julia, pour toute ce que tu nous apportes au quotidien. On apprend énormément. 
Où est-ce que l’on peut te retrouver pour te contacter ? 

Sur mon site Internet, idontthink.fr ou sur Instagram

Merci beaucoup pour ces échanges !

Merci à toi ! À très bientôt.

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